Globe et Mail Op-Ed : Avoir des ingénieurs et des médecins immigrants conduisant des Uber est une honte nationale

2024-02-26

Cet article est apparu pour la première fois dans l'édition du 25 février du Globe and Mail et a été reproduit ci-dessous pour la communauté de le Moulin Microcrédits. Pour vous abonner au Globe and Mail et lire l'article original en entier, cliquez ici.

Claudia Hepburn est la directrice générale de le Moulin Microcrédits, un organisme de bienfaisance national qui offre des prêts abordables aux immigrants.

Le Canada attire une richesse de professionnels formés à l'étranger en tant que résidents permanents, mais trop souvent, ils n’arrivent pas à s'épanouir. Beaucoup acceptent des emplois peu qualifiés, d'autres choisissent de partir. Un rapport récent de Statistique Canada a révélé que 15 % des immigrants quittent le Canada dans les 20 ans suivant leur arrivée. Ce pays doit s'attaquer aux obstacles qui empêchent les immigrants de contribuer pleinement à l'économie.

En 2019, un rapport de la RBC a montré que l'écart entre les revenus des immigrants et de leurs homologues nés au Canada avait augmenté de plus de 250 % au cours des 30 dernières années. Environ 40 % de cet écart était attribué aux immigrants travaillant dans des emplois en deçà de leur niveau d'éducation. Nous avons tous rencontré suffisamment d'ingénieurs et de médecins conduisant pour Uber pour savoir que la prévalence des immigrants hautement qualifiés dans l'économie des petits boulots est une honte nationale. Les gouvernements devraient mettre en place des mesures pour permettre à nos immigrants hautement éduqués de contribuer au maximum de leurs compétences.

Résoudre le problème de sous-emploi de nos immigrants, selon les estimations de la RBC, pourrait ajouter environ 50 milliards de dollars par an au produit intérieur brut du Canada et contribuer à une régénération de la productivité du pays. Comment cela peut-il être réalisé ? L'Ontario a été la première province à interdire les exigences discriminatoires en matière d'expérience professionnelle canadienne dans les professions réglementées, une bonne première étape. Nous avons besoin que les gouvernements provinciaux et les organismes de réglementation s'attaquent à la complexité inutile impliquée dans la réaccréditation.

Nous devons également traiter les obstacles financiers qui empêchent nos immigrants qualifiés d'atteindre un emploi et une productivité à plein potentiel. Le manque d'accès à un crédit abordable est un obstacle insurmontable pour atteindre un emploi à plein potentiel pour de nombreux immigrants. Bien que chaque institution financière canadienne se fasse concurrence pour fournir aux nouveaux arrivants leurs premiers comptes bancaires, les banques sont rarement disposées à accorder des crédits pour des prêts de carrière. Notre système bancaire est solide parce qu'il est avers au risque, mais le manque de crédit disponible pour les nouveaux arrivants freine la productivité canadienne.

Les immigrants qualifiés n'ont pas besoin de frais de scolarité gratuits, mais ils ont souvent besoin de prêts pour démarrer leurs carrières canadiennes. Des prêts abordables peuvent être essentiels pour couvrir les dépenses liées à la réaccréditation, à l'obtention de certificats canadiens ou à l'acquisition d'outils ou de véhicules nécessaires pour accéder à l'emploi. Puisque les banques ont montré peu d'intérêt pour ce marché, un prêteur à but non lucratif expérimenté et attentif aux besoins des immigrants qualifiés, avec un soutien, pourrait s'agrandir pour répondre à ce manque national.

Le rêve canadien - pour les Canadiens potentiels et pour ceux d'entre nous qui sont nés ici - est que le Canada accueille des personnes du monde entier et les intègre avec succès, créant des gains économiques substantiels pour les nouveaux arrivants, leurs familles et aussi pour le Canada. Ce rêve n'est possible que si les immigrants peuvent surmonter les obstacles à l'emploi à plein potentiel. Pour l'instant, le Canada est le bénéficiaire chanceux d'un nombre record d'immigrants, mais cette chance ne durera probablement pas. Les pays dont nous dépendons le plus pour les immigrants connaissent des taux de natalité en déclin et, dans certains cas, une augmentation du PIB et des opportunités. Des pays comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande et la Suisse, avec une productivité en croissance plus rapide, plus de richesse par habitant ou une qualité de vie plus élevée pour les immigrants, sont de plus en plus perçus comme des destinations de réinstallation plus attrayantes. L'abondance de talents internationaux cherchant à obtenir la résidence permanente ici est probablement temporaire, à moins que le Canada n'apporte quelques changements attendus depuis longtemps pour soutenir la productivité des nouveaux arrivants. C'est une opportunité que nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller.

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