Comment assurer une rémunération juste et équitable pour les personnes immigrantes?

Les personnes immigrantes gagnent approximativement 10 % moins que les personnes nées au Canada. Malgré le fait que la population est de plus en plus sensibilisée à ce sujet, l’écart salarial entre les personnes immigrantes et non immigrantes a plus que doublé au cours des trois dernières décennies. Alors que certain·e·s croient que l’écart salarial est lié à la dévaluation des expériences et des diplômes acquis à l’étranger, d’autres l’expliquent par le racisme systémique. Malgré ces défis, les personnes immigrantes et d’autres parties prenantes peuvent entreprendre certaines actions en vue de réduire et d’éliminer ces inégalités.

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2021-10-05

Les personnes immigrantes gagnent approximativement 10 % moins que les personnes nées au Canada. Malgré le fait que la population est de plus en plus sensibilisée à ce sujet, l’écart salarial entre les personnes immigrantes et non immigrantes a plus que doublé au cours des trois dernières décennies.

La Banque Royale du Canada (RBC) a rapporté que cet écart salarial coûte à l’économie canadienne 50 milliards $ annuellement. Les professionnel·le·s formé·e·s à l’étranger sont plus touché·e·s que la moyenne avec un écart de 18 %, et ce, malgré la réputation du Canada attirant des professionnel·le·s hautement qualifié·e·s.

Un tel écart peut entre autres s’expliquer par le fait que les personnes immigrantes doivent redémarrer leur carrière au Canada et occupent donc des emplois avec une rémunération moindre par rapport à leur niveau de formation. Le rapport de la RBC conclut que le marché du travail canadien ne reconnaît pas l’expérience et la formation acquises à l’étranger.

Leila Sarangi est la directrice de l’action sociale à Family Service Toronto et coordonnatrice nationale de la Campaign 2000, une coalition d’organisations qui œuvre à mettre fin à la pauvreté des enfants et des familles à travers le Canada. Sarangi travaille avec les personnes immigrantes et œuvre notamment à faire changer les politiques fédérales. Elle s’intéresse aux barrières systémiques et au racisme comme facteurs expliquant l’écart salarial entre les personnes immigrantes et les personnes nées au Canada.

« Nos systèmes sont discriminatoires. Nous avons une réputation internationale d’être un pays d’accueil avec de nombreuses perspectives de carrière. Toutefois, lorsque les personnes arrivent au Canada pour s’y installer, elles font face à plusieurs barrières pour se trouver un emploi bien rémunéré et à la hauteur de leurs compétences. On accorde une plus grande valeur aux Canadien·ne·s ayant une expérience au Canada qu’aux personnes immigrantes avec des compétences acquises à l’étranger », affirme Sarangi.

« Si vous croyez travailler pour une organisation ayant des pratiques salariales discriminatoires », poursuit Sarangi, « cherchez l’information qu’il vous faut et demandez à être appuyé·e par un organisme d’aide aux personnes immigrantes ou par une clinique juridique. »

« Comme première étape, vous pourriez commencer par en parler à un·e ami·e ou un·e collègue, discuter de la problématique avec un·e gestionnaire ou superviseur·e en qui vous avez confiance − si vous vous sentez en sécurité −, consulter les politiques en milieu de travail ou encore demander conseil à un·e représentant·e syndical·e concernant des questions salariales. Si vous ne vous sentez pas en sécurité de procéder de cette façon, alors il vaut mieux vous tourner vers une clinique juridique ou un organisme d’aide aux personnes immigrantes », affirme Sarangi.

Consultez cette liste de l’Association canadienne des libertés civiles – vous y trouverez des ressources et la liste des cliniques juridiques par province au Canada.

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