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L’experte en mentorat Annie Singh, directrice principale du TRIEC Mentoring Partnership, basé à Toronto, offre des conseils aux nouvelles et nouveaux arrivants sur la façon dont ils et elles peuvent tirer le meilleur parti d’une expérience de mentorat afin d’atteindre leurs objectifs personnels et professionnels.
2022-01-07
L’experte en mentorat Annie Singh, directrice principale du TRIEC Mentoring Partnership basé à Toronto, offre des conseils aux nouvelles et nouveaux arrivants sur la façon dont ils et elles peuvent tirer le meilleur parti d’une expérience de mentorat afin d’atteindre leurs objectifs personnels et professionnels.
Annie Singh sait ce qui fait le succès d’une relation de mentorat.
En 2020-2021, le TRIEC Mentoring Partnership, où Mme Singh occupe le poste de directrice principale, a jumelé plus de 2 000 mentoré·e·s immigrant·e·s avec des mentor·e·s professionnel·le·s expérimenté·e·s de la région du Grand Toronto. Le TRIEC se concentre sur la mise en relation des employeurs locaux partenaires avec les personnes immigrantes et réfugiées qui cherchent à établir leur carrière au Canada. Le modèle de mentorat du TRIEC repose sur le référencement des nouvelles et nouveaux arrivants par des partenaires communautaires tels que le Humber College et ACCES Employment. Mme Singh, elle-même immigrée de l’Inde, a pu constater de façon pratique comment des personnes nouvellement arrivées, orientées vers le TRIEC et jumelées avec succès à un·ementor·e, peuvent améliorer leurs compétences en matière de recherche d’emploi, d’entrevue et de réseautage.
« Le mentorat cherche à habiliter et à permettre aux nouvelles et nouveaux arrivants de réaliser des résultats positifs en matière d’emploi. Les mentoré·e·s qui y participent ont plus de chances de trouver un emploi de qualité et d’élargir leur réseau professionnel », déclare Mme Singh.
Le TRIEC définit un « emploi de bonne qualité » comme étant un « emploi permanent à temps plein, avec des avantages et des possibilités d’avancement ». Ils révèlent que leurs nouvelles et nouveaux arrivants mentoré·e·s ont 2,5 fois plus de chances, après trois mois de participation au programme, de décrocher ces emplois et quatre fois plus de chances d’élargir leur réseau professionnel que ceux qui n’y ont pas participé.
Afin d’atteindre ces résultats positifs, Mme Singh a partagé avec les nouvelles et nouveaux Canadiens quelques bonnes pratiques pour mieux profiter de l’expérience de mentorat.
Selon Mme Singh, beaucoup de nouvelles et nouveaux arrivants ne saisissent peut-être pas pleinement l’importance du mentorat, du réseautage et de la création d’un réseau professionnel au Canada. Le manque de sensibilisation aux programmes existants auprès des professionnel·le·s immigré·e·s pourrait être un obstacle à l’accès au mentorat. Pour beaucoup, le réseautage et le mentorat sont des concepts nouveaux. Des organismes comme le TRIEC, « permettent aux nouvelles et nouveaux arrivants de réaliser leur plein potentiel et de tirer parti de leurs expériences passées et de leurs qualifications pour obtenir de bons emplois au Canada. Le mentorat donne un grand coup de pouce pour y parvenir », ajoute Mme Singh.
« Les relations de mentorat mutuellement bénéfiques sont ancrées dans la confiance, le respect et l’apprentissage », explique Mme Singh. « La création d’un environnement ouvert et psychologiquement sécuritaire où le ou la nouvel·le arrivant·e peut partager ses objectifs et les domaines dans lesquels il ou elle a le plus besoin d’aide est essentielle au succès de la relation. »
Mme Singh croit aussi que les relations de mentorat efficaces sont bénéfiques non seulement pour la personne mentoré·e, mais aussi pour le ou la mentor·e. « La relation de mentorat est l’occasion pour les mentor·e·s de développer des capacités interculturelles, des compétences en matière de leadership et d’accompagnement professionnel, ce qui les aide à mieux se préparer à gérer des équipes diverses au travail. Les mentor·e·s aiment l’idée de pouvoir redonner et faire une différence. »
Mme Singh souligne comment les mentor·e·s peuvent partager des connaissances et des idées d’« initié·e·s » sur leur profession, aider les nouvelles et nouveaux arrivants à se présenter avec assurance lors des entrevues et à établir leurs réseaux professionnels. Cela permet aussi aux nouvelles et nouveaux Canadiens d’accéder au marché du travail « caché », de mieux comprendre la culture du milieu de travail et les normes de communication.
Toutes les relations de mentorat ne se déroulent pas « comme prévu », dit Mme Singh. « Certains des signes révélateurs de relations de mentorat malsaines ou improductives comprennent des attentes mal alignées ou irréalistes, un manque de respect et de confiance mutuels, un manque de communication claire, des mentoré·e·s qui ne sont pas ouvert·e·s à une rétroaction constructive, des mentor·e·s qui essaient de fournir des solutions « à l’emporte-pièce » et qui ne tiennent pas compte des défis situationnels uniques. » Si la relation est « irréparable », ajoute Mme Singh, elle conseille d’y mettre fin avec élégance.
Mme Singh a observé que la période de pandémie était particulièrement « isolante et perturbante » pour les nouvelles et nouveaux arrivants. Elle pense que le mentorat peut les aider à « maintenir un état d’esprit positif » et à renforcer leur détermination dans les moments d’incertitude. Le mentorat peut aussi « ouvrir l’esprit » des professionnel·le·s canadienn·e·s en leur permettant de comprendre les compétences, le talent et l’expérience que les personnes immigrantes et réfugiées apportent sur le lieu de travail.
Si le parcours professionnel d’une personne nouvellement arrivée au Canada peut s’avérer difficile, les bonnes pratiques du mentorat peuvent l’aider à se rapprocher de ses objectifs professionnels. Qui sait? Cela pourrait même être le début d’une longue relation de mentorat mutuellement enrichissante.