Les entreprises devraient-elles réfléchir comme les personnes immigrantes pour réussir?

Selon Nick Noorani, entrepreneur et militant vivant en Colombie-Britannique, les entreprises canadiennes auraient tout avantage à « penser comme une personne immigrante ». Noorani comprend la valeur qu’apportent les personnes immigrantes aux entreprises, car son propre parcours professionnel correspond à celui de tant d’autres personnes ayant immigré au Canada. Il défend l’idée selon laquelle le recrutement de personnes immigrantes permet de générer de nouvelles idées, d’accroître la productivité et de favoriser la réussite des entreprises.

Planification et réussite professionnelles

2021-10-05

Nick Noorani, auteur, entrepreneur et militant, croit que oui.

La majorité des entreprises s’entendent à dire que des organisations favorisant la diversité réussissent mieux.

De nombreux rapports ont été publiés sur le sujet, que ce soit dans la Harvard Business Review ou au Conference Board of Canada, et ils en arrivent tous à la même conclusion : le recrutement de personnes d’horizons divers est le choix sensé pour toute entreprise.

Une stratégie de recrutement similaire peut aussi s’appliquer pour les personnes immigrantes, affirme Nick Noorani, auteur, entrepreneur et consultant, vivant aujourd’hui en Colombie-Britannique et ayant immigré au Canada il y a plus de 20 ans en provenance des Émirats arabes unis.

« Chaque organisation au Canada devrait penser comme une personne immigrante », affirme Noorani. « Les entreprises prennent des risques calculés et elles souhaitent avoir des employé·e·s qui ont cette compétence. Les personnes immigrantes prennent des risques en venant s’établir au Canada et c’est une qualité qui peut être utile pour toute entreprise », ajoute Noorani.

Noorani est un expert en la matière et il s’intéresse à la valeur qu’apportent les personnes immigrantes aux organisations et à leurs communautés. Il est conférencier et a récemment lancé Immigrant Networks, un réseau professionnel en ligne facilitant le mentorat et le jumelage. Noorani comprend la valeur qu’apportent les personnes immigrantes aux entreprises, car son propre parcours professionnel correspond à celui de tant d’autres personnes ayant immigré au Canada.

« Je suis arrivé au Canada avec 23 années d’expérience en marketing et en publicité auprès de grandes marques internationales, mais rien de tout ça n’importait lorsque je suis arrivé ici. À mon premier emploi, dans une petite maison d’édition, j’ai suggéré l’idée d’une publicité qui visait la clientèle indienne particulièrement et elle a connu un grand succès. Cette idée n’aurait pas pu être proposée par une personne n’ayant pas eu des expériences semblables aux miennes », affirme Noorani.

Noorani n’est pas le seul à souligner la contribution inestimable des personnes immigrantes aux entreprises. L’année dernière, Statistiques Canada a rapporté que les organisations dirigées par des personnes immigrantes avaient plus de chance d’avoir des processus, des produits et des services novateurs.

Selon Noorari, les personnes immigrantes sont en mesure de proposer de nouvelles idées à leurs employeurs et de faire preuve de créativité, car leur motivation va bien au-delà du chèque de paie.

« En tant que personne immigrante, j’ai été amené à reconstruire ma vie. Chez moi, j’avais un filet de sécurité, un réseau de soutien, mes ami·e·s, ma famille. Puis, j’arrive ici et je n’ai plus de filet de sécurité. Je n’ai plus rien. Au cours de nos premières années au Canada, on se demande « Comment puis-je réussir? Comment puis-je continuer de croître? ». Ce que j’entends souvent de la part des employeurs au Canada, encore et encore, c’est que personne ne travaille autant que les personnes immigrantes, car elles donnent tout ce qu’elles ont pour s’assurer d’avoir un emploi », affirme Noorani.

Selon Noorani, les personnes immigrantes qui s’établissent au Canada aujourd’hui n’ont pas la même réalité que les générations précédentes. Elles ont des compétences linguistiques plus avancées, elles sont plus jeunes, elles maîtrisent bien les outils informatiques et elles ont la soif de réussir.

« Les organisations peuvent attirer les meilleurs talents chez les personnes immigrantes en créant des milieux de travail inclusifs qui encouragent le mentorat, favorisent le partage d’idées et la créativité et misent sur la diversité des expériences », affirme Noorani. Selon lui, ces organisations seront meilleures pour toutes personnes immigrantes qu’elles recrutent, et cela vaut aussi pour l’ensemble des entreprises canadiennes.

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