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Dans un billet de blogue, Oumar Dicko, directeur national des relations avec les parties prenantes et du Québec pour le Moulin Microcrédit, nous explique la participation du Moulin au Projet pilote sur la voie d’accès à la mobilité économique (PPVAME) du Canada qui aide les personnes réfugiées qualifiées et encourage leur contribution à l’économie du pays.
2023-06-14
Un article de blogue d’Oumar Dicko, directeur national des relations avec les parties prenantes et du Québec pour le Moulin Microcrédit
Note : Les noms et les pays d’origine de notre clientèle réfugiée ont été modifiés afin de garantir la confidentialité.
Durée de lecture estimée : 3,5 minutes
En résumé :
Même si nous passons nos journées à discuter des problèmes auxquels font face les personnes réfugiées et de leurs solutions potentielles, la vérité est que nous perdons parfois de vue les individus et les familles qui se cachent derrière chaque histoire individuelle.
Au Moulin Microcrédit, nos clientes et clients réfugiés donnent un visage humain à ces histoires. Ils et elles nous montrent la force et la résilience des personnes réfugiés qui arrivent dans ce pays pour reconstruire leur vie après avoir fui un conflit ou un environnement instable.
Le Projet pilote sur la voie d’accès à la mobilité économique (PVAME) est un projet collaboratif entre le gouvernement et des organisations partenaires comme le Moulin. Son objectif est d’offrir des parcours de mobilité complémentaire et professionnelle à des personnes réfugiées qualifiées. Dans le cas du Moulin, il s’agit d’offrir des prêts à l’établissement aux personnes réfugiées qui participent au Projet pilote et qui ont trouvé un emploi au Canada. L’année dernière, Le Moulin a accordé environ 60 prêts à l’établissement dans le cadre du programme PVAME à des personnes réfugiées dans tout le pays.
Ellen, réfugiée, a l’une de ces histoires.
Arrivée du Soudan, Ellen s’est retrouvée confrontée à plusieurs défis, et ce, dès le début de son cheminement au Canada. Bien qu’elle ait suivi une formation comme architecte à l’étranger, elle avait du mal à faire reconnaître ses compétences au Canada. Elle était sur l’aide sociale avec des problèmes de santé mentale et devait s’appuyer sur l’aide d’une banque alimentaire pour se nourrir et nourrir ses deux jeunes enfants. De plus, elle avait du mal à établir une bonne cote de crédit.
Ça aurait été un départ difficile pour n’importe qui, surtout pour une personne fuyant son pays d’origine.
Face à ces obstacles et grâce au soutien financier du Moulin Microcrédit, Ellen a obtenu sa certification canadienne et a décroché un poste bien rémunéré comme gestionnaire de projet en construction. Elle a ainsi pu s’affranchir de l’aide sociale et des banques alimentaires et subvenir de manière autonome aux besoins de sa jeune famille.
L’histoire d’Ellen montre qu’une simple aide financière peut aider les personnes réfugiées à réaliser leurs rêves malgré les obstacles.
Oumar Dicko (photo), directeur national des relations avec les parties prenantes et du Québec, souligne la double importance de soutenir les personnes réfugiées du Canada.
Alors que la communauté internationale continue d’être aux prises avec des crises humanitaires et des déplacements massifs de population, l’engagement du Canada à soutenir les personnes réfugiées brille comme une lueur d’espoir et de compassion. Les nations déchirées par des conflits ou dévastées par des catastrophes naturelles obligent les individus et les familles à chercher refuge dans des pays plus sûrs. Il incombe donc à des États comme le Canada de tendre une main secourable. Cependant, au-delà de l’obligation morale d’aider ceux et celles qui fuient l’adversité, il existe un argument économique puissant qui souligne les avantages de soutenir les personnes réfugiées qualifiées. En effet, investir dans l’accueil de personnes réfugiées qualifiées originaires de pays comme l’Ukraine, l’Afghanistan, la Syrie et le Soudan n’est pas seulement la bonne chose à faire, c’est aussi une décision stratégique qui peut alimenter la croissance économique du Canada.
La longue tradition du Canada en matière d’accueil des personnes réfugiées est conforme à son engagement en faveur des droits de la personne et de la solidarité mondiale. Les personnes forcées de quitter leur foyer font face à plusieurs défis, mais elles peuvent trouver du réconfort dans un pays qui respecte leur dignité et leur offre la possibilité de reconstruire leur vie. Bien que ce principe moral guide les politiques du Canada en matière de réfugié·e·s, il est essentiel de reconnaître que les personnes qui cherchent refuge nous arrivent avec un riche bagage de compétences, de talents et de résilience qui peuvent contribuer de manière significative à l’économie canadienne. En exploitant le potentiel des personnes réfugiées qualifiées, le Canada peut renforcer sa main-d’œuvre, combler les lacunes en matière de compétences et dynamiser des secteurs clés.
Êtes-vous une personne réfugiée formée à l’international ? Vivez-vous au Canada ? Avez-vous besoin de fonds pour payer vos titres de compétences, votre formation, vos examens d’aptitudes ou vos cours de développement professionnel ? Plus de 95 % des personnes nouvellement arrivées admissibles obtiennent un prêt du Moulin Microcrédits d’un montant maximal de 15 000 $. Aucun historique de crédit canadien n’est requis. Faites-en la demande dès aujourd’hui.
Les données et les études démontrent constamment l’apport économique important des personnes réfugiées dans leur pays d’accueil. Un rapport du Fiscal Policy Institute a révélé que les personnes réfugiées ont tendance à avoir l’esprit d’entreprise, avec des taux d’entrepreneuriat plus élevés que chez les autres groupes de personnes immigrantes. Ces entreprises ne créent pas seulement des emplois pour les personnes réfugiées, mais génèrent également des possibilités d’emploi pour les Canadiens et Canadiennes. En outre, les personnes réfugiées qui obtiennent un emploi stable sont plus autonomes, ce qui contribue à l’assiette fiscale globale et réduit la dépendance à l’égard des programmes d’aide sociale.
L’intégration des personnes réfugiées qualifiées sur le marché du travail canadien peut également répondre au problème pressant de pénuries de main-d’œuvre dans des secteurs clés. Avec le départ à la retraite de la génération des baby-boomers et l’évolution de l’économie, le Canada doit faire face à un besoin grandissant en travailleuses et travailleurs qualifiés dans des secteurs comme la santé, l’ingénierie, la technologie et le commerce.
Les nombreuses histoires de réussite démontrent qu’une fois qu’on leur en donne l’occasion, les personnes réfugiées qualifiées s’épanouissent et contribuent de manière substantielle à leur nouvelle collectivité. Mais je vais laisser notre prochaine histoire parler d’elle-même. Elle est plus convaincante que je ne pourrai jamais l’être.
À Terre-Neuve, la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la santé a été décrite comme une véritable crise. Farah, une réfugiée et ancienne cliente du Moulin et du PVAME, est un exemple de personne réfugiée qualifiée venue aider à résoudre le problème de pénurie de main-d’œuvre.
Originaire d’Afghanistan, Farah a obtenu son diplôme d’infirmière auxiliaire et a travaillé comme infirmière dans son pays d’origine. Cependant, elle a été contrainte de quitter son pays avec sa famille et de demander l’asile au Canada. Avec le soutien de l’une de nos ONG partenaires, elle a pu obtenir un poste d’aide-soignante dans un établissement de soins de longue durée à Terre-Neuve. Elle a demandé un prêt au Moulin pour financer son installation initiale. En quelques mois, Farah a réussi à rembourser l’intégralité de son prêt du Moulin et envisage maintenant d’obtenir son diplôme d’infirmière au Canada.
L’engagement du Canada à soutenir les personnes réfugiées qualifiées n’est pas seulement un témoignage de nos valeurs communes de solidarité et de compassion envers les plus vulnérables, mais aussi une décision économique judicieuse. En accueillant le potentiel et en reconnaissant les talents des personnes réfugiées, le Canada remédie aux pénuries de main-d’œuvre, promeut l’innovation et favorise la croissance économique.
Alors que le monde est aux prises avec des crises persistantes, reconnaissons que soutenir les personnes réfugiées qualifiées n’est pas seulement la bonne chose à faire, mais aussi un investissement dans notre avenir commun — un avenir plus prospère et inclusif.
Pour en savoir plus sur la participation du Moulin au Projet pilote sur la voie d’accès à la mobilité économique (PVAME), cliquez ici.